Marguerite et le mont Blanc de Michael Sibony
Marguerite et le mont Blanc de Mickael Sibony
Editions de l’aube en librairie le 5 janvier 2024
Premières phrases : » Nous marchons dans le petit tunnel pentu percé dans la roche. Il fait sombre, nous distinguons à peine les apérités de sa voûte de pierre. Seuls des reflets sur les rails nous guident par intermittence. »
Tu grandis au pieds du mont Blanc, au cœur de Chamonix où tout un chacun vit les yeux rivés sur le mont Blanc, naturellement en toi s’installe l’envie et l’attrait pour la nature, la montagne.
Mais pour le moment, ton regard se porte, surtout, vers ta mère, ou du moins le ventre de ta mère.
Elles étaient deux.
Le jour de l’accouchement, une seule sera vivante, une seule sera nommée.
Et toi, tu avais déjà imaginé ta vie avec elles, tu devras la crée avec elle.
Peu d’explications, tu ne sauras jamais où celle qui ne fût pas nommée s’en est allée, ton unique certitude c’est son absence.
Petit bonhomme grandit, avance et surtout réalise ton rêve d’enfant, deviens à ton tour celui que l’on regarde avec admiration, celui qui s’apprête à vivre un dépassement de soi inoubliable, celui qui tente de faire ce deuil.
Le mont Blanc t’attend…
Magie de la lecture, je ferme les yeux et me voici à Chamonix, le mont Blanc me surplombe et le souvenir de la mer de glace se réveille…
L’auteur m’emmène avec lui et sur ces pas, je découvre les locomotives colorées aux prénoms féminins, la fraicheur mord mes joues et le blanc envahit mon esprit. Le voyage commence pour moi, les mots, les phrases me transportent et me voici en pleine ascension du majestueux mont Blanc.
Ce texte bien écrit, doux et émouvant, m’offre une belle fin d’année 2023, vous l’aurez compris, je vous conseille sa lecture.
« Dans cette descente le long des rails, je fais exister Marguerite, elle qui ne naitra jamais »
Emma aime :
-La musique
-La beauté des montagnes
-La détermination à avancer.
« Presque rien. A peine, lors des anniversaires des jumelles -célébration d’une vie et oraison funèbre tout à la fois- un courant d’air, une ombre portée sur le visage de la survivante, celle qui souffle les bougies des années. »