On ne sa baigne pas dans la Loire de Guillaume Nail

On le sait, pourtant …

On ne se baigne pas dans la Loire de Guillaume Nail

Je remercie les éditions Denoël pour l’envoi de ce roman.

Premières phrases : » On le sait pourtant.

Héritée de nos mères, de nos pères, c’est la rumeur qui coule dans nos gênes et infuse, sur les pentes des coteaux comme aux plaines du Maine, des berges de l’Authion en corniche angevine, alluvions et roseaux, bras morts et plein lit, c’est cette rengaine avide, bruit lancinant qui attend, au crépuscule là-bas, vers l’estuaire, un monde »

Les pages s’ouvrent sur les paroles du fleuve, comme une ultime mise en garde. Les mots choisis sont doux , les phrases poétiques, la Loire guide le lecteur le long de son lit, jusqu’à l’Atlantique.

Elle nous prévient : « on le sait pourtant »

Vous le savez, ils le savent, on ne se baigne pas dans la Loire.

Mais, fin aout, la chaleur est écrasante, le pique-nique est avalé, la colo tire à sa fin, demain, chacun rentrera chez soi.

Même quand on a dix-sept ans, que l’on est plein de sève, de défi et de vie.

Les garçons ne résistent pas longtemps, bientôt la phrase tant redoutée est prononcée : « on va se baigner ? » Et ce ne sont les adultes, à peine plus âgés qu’eux qui vont les retenir. La fougue de la jeunesse, l’énergie du jeu les entraine dans l’eau fraiche. Les éclats de rire, le plaisir de la fraîcheur, le désir de profiter tout simplement…Mais si vite, que rien ne laissait présager le pire, l’eau est soudain partout, dans les yeux, dans la bouche, dans  les poumons…On ne se baigne pas dans la Loire.

Assise dans mon fauteuil Agatha @ofa, de mon joli barbu, je débute ma lecture et aussi vite que l’eau de la Loire monte, le temps pour moi s’est évaporé, mes oreilles se sont fermées et je me suis retrouvée à côtés d’eux sur les berges du fleuve. Je les vois, jeunes, en sueur, tournés leur regards vers la Loire, et succomber à l’envie, ils se rassurent en se disant que ce n’est qu’un bras mort du fleuve. Ce parachutage au milieu de leurs rires puis de leurs cris, je le dois à Guillaume Nail, qui jouant avec les rythmes, les voix et l’inexorable issue de son roman, ne m’a laissé aucune pause.

 

 

 

 

 

« C’est tellement tentant… Mais on ne se baigne pas dans la Loire. »

Emma aime :

-L’hommage de l’auteur

-L’émotion vécue

-La photo de la couverture

Cette lecture m’a bouleversé tant par l’intensité montant crescendo que par l’issue de cette baignade.

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